A l’invitation du DASEN, FO a participé au GDDE du 27 septembre 2024.
Ordre du jour et points abordés : carte scolaire, évaluations nationales, évaluations d’école, évaluations des directeurs, ADAGE, AESH sur la pause méridienne, OM et frais de déplacement, encadrement des sorties en maternelle, médecine de prévention, vaccination, amiante, premiers secours.
Administration : DASEN-IA86 (M. Bathélémy), IENA (M. Artaud), DVS « Directeur Vie Scolaire » ou « référent directeur » (M. Bocquier). Directeurs : 7 directeurs désignés par l’administration. Représentants des personnels invités : 1 FO (Fabien Vasselin), 1 FSU-CGT, 1 SE-UNSA.
RAPPEL IMPORTANT « Qu’estce que le GDDE? » : Les GDDE ont été mis en place par le Ministre Blanquer, officiellement afin de répondre au « malaise » des directrices et directeurs à la suite du suicide de notre collègue Christine Renon en 2019, afin d’alléger les tâches des directeurs et prendre en compte les réalités et contraintes du métier. En réalité ces GDDE étaient prévus de longue date afin d’accompagner la remise en cause des obligations de service des directrices et directeurs, afin de modifier leur fonction, remettre en cause leurs droits, et en faire des contre-maîtres de leurs collègues adjoints en transférant sur eux une partie des missions des IEN (« délégation de compétences »). Le suicide de notre collègue a donc été le prétexte utilisée cyniquement par le Ministère pour mettre en place les GDDE et passer en force la loi Rilhac. Ensuite des syndicats se sont fait le relais de la propagande ministérielle en colportant l’idée que la loi Rilhac répond aux revendications des directeurs quand en réalité leur charge de travail et leurs responsabilités ont été considérablement alourdies et leurs droits réduits.
Les GDDE regroupent donc pour consultation «un panel» des directeurs et directrices choisi par l’administration, exerçant dans « des écoles aux profils différents », « pour consultation », donner leur avis pour tous leurs pairs. Dans les faits l’administration essaie d’utiliser le GDDE selon le principe « qui ne dit mot consent » pour présenter les mauvais coups en préparation, et ensuite se présenter à l’ensemble des directeurs et directrices du département en prétendant avoir obtenu l’aval de leurs « représentants » et pratiqué le « dialogue social ». Chacun comprendra l’intérêt pour l’administration de choisir lui-même ses interlocuteurs…
Les organisations syndicales ont été par la suite invitées à ces GDDE en dépit de toutes règles de la représentativité puisque chaque organisation (FO, FSU-CGT, UNSA) n’y a qu’un seul représentant quel que soit sa représentativité. Depuis la mise en place du GDDE, l’administration utilise les directeurs du GDDE pour opposer leur représentativité à celle des organisations syndicales et ainsi essayer d’étouffer les revendications légitimes de l’ensemble des directrices et directeurs.
Malgré ce dispositif, un certain nombre de revendications de l’ensemble de la profession remontent et l’administration a du mal à répondre aux réalités du terrain exprimées. Il s’agit d’un groupe de travail pas d’une instance représentative des personnels : pour FO l’administration ne peut s’en prévaloir pour acter une quelconque décision. Celles-ci doivent être présentées en CSA-SD : FO demande au DASEN que le travail du GDDE fasse l’objet d’une restitution et une discussion en CSA-SD.
INTRODUCTION : le DASEN sort la brosse à reluire et félicite tous les directeurs pour leur formidable travail. Il a été chef d’établissement et est impressionné : avec moins de moyens qu’un chef d’établissement les directeurs et directrices arrivent à faire beaucoup avec peu, entre le pilotage administratif et pédagogique à réaliser. Il veut chercher des moyens « pour vous faciliter la vie ».
ANALYSE FO : Dommage que la suite de la réunion démontre le contraire ! Notamment à travers cette obstination à imposer les évaluations d’école qui pèsent lourdement sur les épaules des directeurs.
BILAN CARTE SCOLAIRE : Le DASEN se félicite d’avoir pu mettre ½ ETP pour aider à la direction des écoles Baker de Châtellerault et Perrault de Poitiers. Il entend essayer d’étendre le dispositif à d’autres écoles, même si dans le contexte il indique qu’il ne sait pas s’il en aura les moyens. Il se félicite aussi d’avoir recréé la brigade de formation il y a deux ans qui permet de mieux former les directeurs. Il se félicite également d’avoir augmenté le nombre de CPC qui sur les circos viennent en appui des IEN et en appui des directeurs.
ANALYSE FO : Rappelons que ces créations de postes se sont faites en fermant 42 classes dans le département et la suppression de 20 postes, non avec un budget spécifique du Ministère. Par ailleurs, il est regrettable que les ambitions en termes de formation continue se limitent aux directeurs. De la même manière il est regrettable que les CPC soient recrutés pour venir en aide aux directeurs et aux IEN dans les tâches administratives et la gestion de crise, plutôt que pour leur fonction de base et leurs compétences qui sont la formation et le conseil pédagogique. Ce n’est pas comme si ces besoins n’existaient pas ! (compte rendu FO ici)
REMBOURSEMENT DES FRAIS DE DEPLACEMENT : un directeur s’étonne des annonces de certains IEN indiquant que les réunions des directeurs ne seront plus défrayées pour les frais de déplacement.
FO déplore cette situation et élargi la question à l’ensemble des personnels (y compris PES), puisque le DASEN n’a pas répondu dans d’autres lieux à nos sollicitations sur le sujet.
DASEN : nous n’avons plus d’argent ! Sa réponse et notre analyse étant données, les enjeux font l’objet d’un compte rendu détaillé et à part, à lire ici
ADAGE : un directeur se plaint de la lourdeur du logiciel et son peu d’utilité. Il le juge contre-productif. Un autre indique qu’une nouvelle fois c’est au directeur de justifier que les choses sont bien faites sur son école et ajoute aux tâches chronophages. Il demande que le logiciel soit rempli par les adjoints pour la partie les concernant plutôt que par les directeurs.
IENA : Vous avez raison. Il faut que nos demandes et consignes aient du sens. Il est prévu des améliorations au logiciel mais c’est une bonne base et un outil pertinent pour le pilotage.
FO : rappel que l’utilisation d’ADAGE n’est surtout pas obligatoire et devant son inutilité demande la suppression de cet outil de flicage.
ENCADREMENT DES SORTIES EN MATERNELLE : un directeur se félicite du retour en arrière sur l’encadrement des sorties.
IENA : vous voyez que quand vous nous faites des remonter on s’adapte. Le Ministère écoute vos remontées.
FO : C’est tellement rare qu’en effet il convient de s’en féliciter.
VACCINATION DES PERSONNELS A LA GRIPPE : une directrice demande pourquoi à la différence du privé il n’est pas proposé une campagne de vaccination aux écoles pour les personnels puisque nous sommes quand même très exposés, et que cela permettrait de réduire les arrêts maladie.
MEDECINE DE PREVENTION ET VISITE MEDICALE OBLIGATOIRE : Pourquoi n’y en a-t-il pas demande un directeur ?
FORMATION AUX PREMIERS SECOURS, AMIANTE : pourquoi ne sommes-nous pas formés demande une collègue ? Pourquoi ne sommes-nous pas mieux informés des risques concernant notre école ?
DASEN ET IENA : embarras. « Pas de moyens ».
COMMENTAIRE FO : il est intéressant que le GDDE reprenne les revendications que nous portons inlassablement en F3SCT86. Le DASEN néglige ses responsabilités d’employeur et de protection des personnels. Pour tout problème d’amiante, de santé et sécurité au travail contactez le syndicat.
EVALUATIONS NATIONALES : l’IENA aimerait un avis sur cet outil. Il est plutôt satisfait qu’il soit généralisé à tous les niveaux pour aider tous les collègues dans leur travail. Le DASEN n’est pas très satisfait : en fluence le département ne progresse que de 1%, moins que la moyenne nationale, il se demande où il a mal travaillé (!).
REPONSES : évaluations chronophages. Elles ne sont pas pensées pour les classes multiniveaux. Trop tôt dans l’année. Nous sommes à peine rentrés. Retard sur la programmation. Redondance et longueur inutile de certains exercices. « La toile d’araignée » et les indications qui sortent sur les tableaux Excel ne correspondent pas toujours aux capacités réelles des élèves et rend les résultats à prendre avec des pincettes, tout en nécessitant un temps important d’explication aux parents. Etc.
IENA : c’est parce que c’est dès la rentrée que c’est un outil pertinent…
QUESTION : pourquoi sont-elles sur papier dans le primaire alors qu’elles se font sur tablette ou ordinateur dans le secondaire et sont beaucoup plus courtes, permettant une charge de correction et de saisie des résultats beaucoup plus rapide et automatique.
IENA : Toutes les écoles n’ont pas accès au numérique. Nous allons demander au Ministère s’il est possible de décaler d’une semaine dans le temps. Peut-être que le volume de certains exercices peut être réduit.
FO : Fait le même constat que les collègues sur les évaluations nationales (déjà portées lors CSA-SD et F3SCT de rentrée lire ici). FO remonte que de nombreux collègues déplorent la mono-manie du département sur l’item de la fluence et la tendance à privilégier la vitesse de déchiffrage sur la compréhension. FO demande au DASEN de respecter la liberté d’évaluation des collègues et de ne plus se focaliser sur ce seul indicateur tel qu’il l’a fait dans son propos introductif, et qui est utilisé sur le terrain pour mettre en concurrence les écoles et les collègues ainsi que remettre en cause leur liberté pédagogique. FO demande que les IEN cessent d’utiliser les résultats à la fluence pour remettre en cause le travail des écoles ou des collègues (notamment lors des « Rendez-vous de carrière »).
EVALUATION DES DIRECTEURS : elles sont définies par le décret du 23/08/2023 et concernent aussi les chargés d’école. Elles doivent avoir lieu au bout de 3 ans de fonction maximum, puis ensuite tous les 5 ans. Le DASEN ne cache pas que ça va peser lourdement sur le travail des IEN. Elle va concerner 75 directeurs cette année, dont 37 en fonction depuis 2 ou 3 ans. Un Powerpoint de 11 pages nous est présenté par l’IENA avec des modalités comparables à celle déjà connues du « Rendez-vous de carrière ».
DASEN : Nous voulons éviter autant que possible de mettre les directeurs dans une situation désagréable.
IENA : Je me demande si on a bien fait d’appeler cela évaluation.
UN DIRECTEUR : ça commence à faire beaucoup d’évaluations ! Nous avons déjà le « Rendez-vous de carrière », pourquoi encore une évaluation de plus pour les directeurs ?
FO : Quelles seront les conséquences de ces évaluations ?
IENA : Rassurez-vous personne ne sera pendu en place publique ! Nous proposerons un accompagnement personnalisé aux directeurs qui rencontreraient des difficultés. Il n’est pas question de retirer des directeurs de leur poste.
FO : Oui, au début… Mais le texte le prévoit pourtant !
DASEN : Ces évaluations sont un objet de bienveillance pour soutenir les directeurs.
FO : Quel lien avec les évaluations d’écoles ?
Le DVS propose que les évaluations des directeurs aient lieu à la suite des évaluations d’école, la même année, afin de valoriser le travail des directeurs à cette occasion.
IENA : Je trouve que c’est une bonne idée.
FO : C’est une très mauvaise idée au contraire. Accroitre la charge de travail et la pression ce n’est pas la valorisation attendue par les collègues ! Ce serait bien d’entendre ici aussi que beaucoup de directeurs et directrices sont déjà à bout alors que la rentrée a eu lieu il y a moins d’un mois !
UNSA : Même s’il est vrai que ça représente une charge de travail importante les évaluations d’école sont un outil pertinent.
FO : Le problème c’est qu’elles ne se font pas sur le temps de classe avec envoi de remplaçants ! Et elles ne font pas partie non plus de de nos obligations de service, ni des 108h, et à ce titre ne sont pas obligatoires (lire ici). Les 12h données, qui privent au passage les collègues de leur droit aux animations pédagogiques, ne sont pas suffisantes. Il faut 30h à 40h même parfois plus pour les faire, et souvent le travail repose sinon intégralement au moins essentiellement sur les directeurs, sur son temps personnel, et empiète sur d’autres tâches et sur son droit au repos.
REPONSE : Il faut trouver une organisation appropriée.
FO : Que dira-t-on à un directeur lors de son évaluation s’il a fait seul ou presque seul l’évaluation d’école ? Qu’il n’a pas su mener à bien le pilotage pédagogique et qu’il ne sait pas faire travailler les collègues en équipe ? C’est mettre les collègues directeurs en porte à faux, entre le marteau et l’enclume. Est-ce le but ? C’est ajouter encore une charge de travail et de stress. Les GDDE devaient réfléchir à la manière d’alléger les tâches de direction et améliorer les conditions de travail des directeurs. Au moins officiellement. Nous constatons que nous discutons ici de l’inverse, à savoir comment rendre moins douloureux les contre-réformes dont les collègues ne veulent pas. Pour FO ce n’est pas possible, nous ne sommes pas là pour discuter de la longueur de la chaîne ou du poids du boulet. Ces évaluations seront « bienveillantes » au début comme à chaque fois nous n’en doutons pas, et nous savons ce qu’il en sera après, et surtout pour les collègues qui ne seront pas considérés comme de bons soldats. Ou tout simplement auxquels on n’aura pas donné les moyens de réussir, ce qui est la grande majorité puisque nous sommes dans un contexte de réduction des moyens. Tôt ou tard, on reprochera au directeur tout ce qui ne va pas sur son école, même ce dont il n’est pas responsable comme le nombre d’arrêt maladie ou d’accident de travail, comme ça s’est déjà vu ! Nous ne pouvons pas être dupes. Votre Powerpoint est très honnête M. l’IENA, il fait 11 pages et décrit très bien de quoi il s’agit : ce n’est pas « un objet de bienveillance pour soutenir les directeurs », ni d’allègement des tâches, ni pour valoriser leur travail. Comment ne pas le voir ? Il n’y a pas besoin d’être dans l’Education Nationale depuis longtemps pour comprendre que le mot « bienveillance » fait parti du répertoire de la novlangue et a perdu tout son sens, notamment lorsqu’il s’agit de directeurs.
FO demande que les évaluations des directeurs n’aient pas lieu la même année que les évaluations d’école afin de ne pas renforcer la charge et la contrainte pesant sur ce travail pourtant facultatif. Le DVS insiste. FO s’étonne de cette position du DVS qui est en contradiction avec les intérêts des collègues et le but du GDDE d’améliorer les conditions de travail des directeurs.
Le DASEN tente de trancher et propose qu’il soit laissé la liberté aux collègues de choisir s’ils veulent ou non que les deux évaluations aient lieu la même année. Ainsi propose-t-il qu’il soit indiqué dans le courrier que les collègues recevront qu’ils peuvent reporter l’évaluation de directeur à l’année suivante en cas d’évaluation d’école.
POUR FO cette réponse si elle est satisfaisante dans l’immédiat n’est pas satisfaisante sur le fond : en effet elle n’élimine pas la pression que l’évaluation de directeur fera peser sur le travail des directeurs dans les évaluations d’école et nécessite qui plus est un refus individuel qui pourra faire l’objet de pression réelles sur le terrain de la part des IEN. Nous pouvons craindre qu’en quelques années seulement le DVS soit satisfait et que les évaluations des directeurs renforcent les attendus et la charge de travail pesant envers les directeurs lors des évaluations d’école.
RAPPEL concernant l’évaluation de directeur pour l’année 2024-2025, le collègue doit avoir été prévenu en juin 2024. Donc tout directeur auquel il est indiqué une évaluation scolaire cette année peut la refuser.
AESH SUR LE TEMPS MERIDIEN : l’Etat prend désormais en charge le coût des AESH sur le temps méridien à la place des Mairies. Mais il faudra une convention, et un AESH volontaire pour lancer la démarche (ce n’est pas obligatoirement le même AESH que celui qui accompagne l’enfant le reste du temps). Nul ne peut contraindre un AESH. La demande doit être exprimée par la famille. Au niveau de l’école la demande de prise en charge doit être adressée au directeur qui fera la liaison avec la famille. Un formulaire est mis en place à cette fin. Le besoin doit être identifié clairement.
COMMENTAIRE FO : cette possibilité est présentée par le MEN comme une revalorisation salariale pour les AESH ! Il s’agit de les faire travailler plus pour gagner plus, avec une pause méridienne de tout juste 20 mn dans la journée ! Cela ne répond pas aux revendications des AESH qui demandent que leur emploi de 24h/semaine soit considéré comme un temps plein, comme pour les PE, afin de pouvoir toucher au minimum un SMIC en intégralité (ils n’en perçoivent actuellement que 60% environ !)
FO ALERTE : attention, la notification MDPH doit comporter un nombre d’heures distinct temps solaire / temps périscolaire. Il a été constaté des situations où des élèves en situation de handicap avaient des notifications 12h par exemple, 8h ont été pris sur la pause méridienne, réduisant à 4h la prise en charge sur le temps de classe !
POUR TOUTE QUESTION, PLUS DE DETAILS :