
Mardi 10 juin, une assistante d’éducation du collège Françoise Dolto à Nogent (Haute-Marne) est décédée après avoir été poignardée lors d’une fouille de sacs effectuée par les gendarmes aux abords de l’établissement. La FNEC FP-FO déclare ses sincères condoléances et tout son soutien à la famille et aux proches de cette jeune collègue, ainsi qu’à l’ensemble des personnels et des élèves du collège. Elle partage l’effroi de l’ensemble des personnels et des familles face à cet évènement tragique.
Une fois de plus, un personnel d’éducation vient de trouver la mort en exerçant ses fonctions.
Ce drame inacceptable ne peut que confirmer le constat maintes fois répété que la protection de l’École publique et de ses personnels nécessite autre chose que des discours ou des mesures opportunistes ignorant les besoins réels de la population.
Ainsi l’assassinat de notre collègue AED confirme que le « continuum « dissuasion, sanction » » que les ministres Borne et Retailleau appelaient à mettre en place le 26 mars dernier au moyen de « contrôles aléatoires aux abords des établissements scolaires par les forces de sécurité intérieure sous l’autorité des parquets et en relation étroite avec la communauté éducative », n’est pas la réponse appropriée aux conditions dégradées dans lesquelles sont placés nombre de personnels et d’élèves. Elle l’est d’autant moins que les personnels de direction et de vie scolaire n’ont pas vocation à être les auxiliaires ou les supplétifs des forces de l’ordre, et que leur mise à contribution lors de ces fouilles de sacs est susceptible de les mettre en danger.
De plus, la responsabilité de cette situation n’est pas tant à rechercher du côté d’une prétendue « violence endémique » de la jeunesse, mais plutôt de celui des contre-réformes successives, et des mesures d’austérité qui ont privé l’École des moyens nécessaires pour remplir ses missions. Force est
en effet de constater qu’aujourd’hui l’École manque de tout ! Les écoles, les établissements manquent de personnels. La médecine scolaire est en voie d’extinction. Ainsi, nous nous joignons à la colère des assistants d’éducation qui préviennent depuis des mois « que face à la violence qui monte et aux moyens qui baissent, le pire finira par arriver ».
Dans ces conditions, pour protéger l’Ecole publique, ses personnels et ses élèves, l’urgence ne peut être d’« engager la baisse du nombre de fonctionnaires » comme le préconise le ministre de l’Economie, Eric Lombard, sur France Inter, afin de trouver 40 milliards d’euros d’économies et d’« avoir des fonds pour la Défense », mais au contraire de répondre sans attendre aux revendications ! Des écoles aux universités, les personnels ne veulent pas d’une surenchère de mesures répressives contre les élèves dont ils ont la charge, mais le respect de leurs statuts, l’annulation des suppressions de postes et la création de tous les postes nécessaires.
La FNEC FP-FO soutiendra tous les personnels qui décideront de se réunir pour établir toutes leurs revendications en défense de leurs missions, de leurs conditions de travail, et exiger l’appui inconditionnel de l’employeur et toute la protection à laquelle ils ont droit.
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