- Elle détériore les conditions de travail des enseignants en allongeant leur temps de présence à l’école, et rend possible le travail le mercredi après-midi sur les 72h00 annualisées. Pour les enseignants la semaine de 4,5 jours c’est la semaine de 5 jours ! C’est travailler plus et gagner moins !
- C’est la remise en cause de notre statut de fonctionnaire d’Etat. Elle place les enseignants sous la coupe des municipalités qui détermine via le PEdT (Projet Educatif Territorial) l’organisation du temps scolaire : l’Etat se désengage et confie une autorité fonctionnelle aux mairies. Comme sur le secteur de Vouillé-Latillé, ou Neuville-de-Poitou, d’ores et déjà de nombreuses écoles de la Vienne basculent dans la réforme et subissent les choix politiques des élus locaux qui ont le plus souvent pris la décision sans consulter ou sans tenir compte de l’avis des conseils d’école et des enseignants. La « réforme » porte atteinte aux garanties statutaires des enseignants les libérant des pressions politiciennes.
- La réforme généralise le principe de dérogation qui devient la norme pour éclater le cadre national et le statut.
- Elle induit la confusion entre le temps scolaire et le temps périscolaire.
- Elle augmente la pause de midi pour les élèves : à Buxerolles par exemple la pause méridienne devrait passer à 2h15. Partout les journées d’école ne seraient pas plus courtes, elles pourraient garder la même durée, voir même s’allonger ! Il est permis de douter que cela réduise réellement la fatigue des élèves et favorise leurs apprentissages : c’était pourtant le prétexte du Ministre pour justifier sa réforme ! Le Ministre parlait « d’intérêt de l’élève », force est de constater que la cagnotte du fond d’amorçage de 50€ par élèves, et l’organisation des transports scolaires détermine davantage le choix des mairies et du Conseil Général !
- En prévoyant qu’une partie du temps passé à l’école soit défini et financé localement cette « réforme » induit nécessairement des différences de traitement et de droits entre les élèves en fonction des ressources des communes, leurs choix, leurs orientations politiques et rompt de fait le pacte républicain.
- La circulaire n°2013-036 du 20 mars 2013 précise les objectifs et les modalités d’élaboration des PEdT et confirme la territorialisation de l’école annoncée par le projet de loi de refondation.
- La réforme est de la poudre aux yeux pour ne pas s’attaquer aux vrais problèmes : milliers de postes de RASED et spécialisés supprimés, postes de remplaçants insuffisants, classes surchargées, programmes scolaires trop lourds…
La réforme est un alibi pour adapter l’Ecole publique laïque à la transformation de la République une et indivisible en une « République » des territoires, des métropoles et intercommunalités aux règles différentes, aux droits différents, aux inégalités de toutes sortes, livrés à l’arbitraire et aux appétits des groupes de pressions et féodalités locales. Il s’agit de soumettre l’Enseignement public aux exigences des marchés portées par la Commission de Bruxelles qui s’emploie à disloquer les nations, les Codes du travail, à privatiser les Services Publics et les administrations d’Etat.